Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,
Je prends attache auprès de vous en tant que représentante des étudiants du Collège d’Ostéopathie du Pays-Basque.
Je tiens à vous préciser que nous sommes atterrés par le communiqué que s’est permis de diffuser le syndicat Unité pour l’Ostéopathie (UPO) en date du 1er avril 2022, de par sa forme et la pression exercée.
En premier lieu, nous notons que certains des signataires de ce communiqué ont des prises d’intérêts dans les macro-écoles et ont aussi agi au sein de la CCNA et étaient à l’origine des analyses orientées des dossiers qui ont conduit Monsieur le Ministre à refuser l’agrément à certaines écoles en juillet 2021.
Aussi ces derniers poursuivent dans leur entreprise de sape avec pour seul but le profit.
Néanmoins nous avons peine à trouver le moindre argument qui pourrait laisser envisager que les macro-écoles soient plus performantes que les structures à taille humaine.
En effet,
la taille plus réduite des groupes d’enseignement,
les échanges plus nombreux entre les étudiants et les enseignants,
l’ancrage plus fort des enseignants/professionnels,
de véritables session d’apprentissage en clinique,
ne peut être qu’au bénéfice des écoles à taille humaine.
Au-delà de l’aspect purement scolaire, dans ces temps perturbés qui s’éternisent, le fait de pouvoir étudier dans un « cocon » à proximité immédiate du nid familial constitue un réel gage de bien-être et nous positionne en meilleure situation d’apprentissage.
De façon très personnelle, j’ai pu apercevoir l’organisation d’une de ces macro-écoles, ayant fait l’erreur de réagir dès la première décision de Monsieur le Ministre. Aussi, j’ai effectivement pu noter de grandes différences dans l’apprentissage dispensé au sein de cette école :
des cours avec plus de 100 étudiants,
des mails adressés aux enseignants ou responsable des études restés sans réponse,
des séances de « clinique » où l’étudiant fait du secrétariat ou de la désinfection,
des tuteurs en clinique qui sont des diplômés N-1, les « vrais » tuteurs servant de prête noms mais en réalité son rarement présents avec les étudiants,
des coûts de scolarité 20-25% plus élevés, or avec des promotions plus importantes, il aurait pu être envisagé que les coûts soient plus faibles.
Evidemment quand Monsieur le Ministre a accepté de redonner un agrément provisoire au COPB et malgré une perte financière importante, j’ai préféré retrouver l’enseignement plus personnalisé du COPB.
Contrairement à ce que peut prétendre l’UPO, de nombreux étudiants n’avaient pas trouvé de place ou étaient dans des situations qui ne permettaient pas d’envisager un déménagement au moment de la rentrée 2021 et cela malgré les places ouvertes dans les établissements agréés. Au COPB, c’était le cas de plus de 50% des étudiants de la première à la cinquième année, certains étaient donc en fin de cycle d’apprentissage et sans réelle solution.
Par ailleurs, les places qui ont été ouvertes dans les macro-écoles n’ont pas été accompagnées d’ouverture de nouvelles promotions, de sorte que les étudiants délocalisés sont venus surcharger des promotions déjà très fournies, et trouvant ainsi une qualité d’enseignement dégradée. Ces ouvertures ont simplement permis à ces écoles de générer encore plus de profits.
Aussi si les études ostéopathiques doivent être encadrées, l’analyse ne doit pas être menée au détriment des structures à taille humaine, ces dernières ayant tous les atouts pour dispenser des enseignements de plus grande qualité, avec un relationnel plus étroit et une économie plus rationnelle moins dictée par le profit.
Nous voulons vous témoigner, Monsieur le Ministre toute notre confiance et vous encourageons à prendre des décisions équilibrées pour les étudiants et déconnectées des pressions mercantiles qui peuvent être exercées.
Evidemment nous restons à votre disposition pour tout complément d’information ou disponibles à toute inspection qui pourrait conforter l’analyse ci-dessus.
De notre côté, nous considérerons le communiqué de l’UPO comme une des nombreuses blagues du 1eravril.
Je reste évidemment à votre écoute et à votre disposition pour tout complément d’information et vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé, l’expression de ma haute considération.
Maëva LEMBEZAT
Représentante des étudiants au COPB